Vingt ans que les chefs d'état se réunissent à l'Onu pour parler climat. Vingt ans de tentatives pour faire bouger les choses sans de véritables résultats. Et dans un peu plus d'un mois, le 30 novembre, une nouvelle réunion se tiendra à Paris, la fameuse COP21. Mais cette fois, cela pourrait bien être la bonne.
Juste à côté du magasin de souvenir de Suffolk Street, au 4e étage, Céline Ramstein, boucles brunes et accent anglais impeccable, se tient à côté de son ordinateur, prête à dégainer son power point. Membre de l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI), elle répond à l'invitation d'EELV Europe du Nord. Le parti écologiste a organisé de nombreux événements comme celui-ci dans les capitales du nord de l'Europe afin de faire un dernier point avec le public, 50 jours ou presque avant la COP 21.
COP 21, ça veut dire quoi?
De façon claire et concise, Cécile Ramstein revient sur l'histoire des COP, à commencer par leur nom. COP 21 veut tout simplement dire « conférence des parties » autrement dit, une réunion des pays membres des Nations Unies. Et 21 car c'est la 21e réunion.
De cette conférence, on attend beaucoup de choses. Depuis la convention climat signée en 1992, le seul engagement significatif qui a été pris est celui du protocole de Kyoto, à savoir réduire de 5 % les émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012. Puis, il y a eu Copenhague, « Elle était considérée par beaucoup comme la COP de la dernière chance, raconte la conférencière. Les attentes étaient énormes mais comme aucun engagement fort n'a été pris, il y a eu une grande déception. »
Après Copenhague, on a constaté une inertie des gouvernements, mais aussi de l'opinion, concernant les questions climatiques. Kyoto 2 a tout de même été lancé, mais les ambitions sont restées timides, tout comme le nombre de signataires. Aujourd'hui, l'échéance de ce dernier accord arrive bientôt à son terme puisqu'il a été fixé à 2020. C'est à partir de là que la COP 21 entre en jeu.
On nous le rabâche, si le réchauffement globale augmente de plus de 2°, on court à la catastrophe. Fonte des glace, montée des eaux, disparition d'îles, recul des côtes et donc, réfugiés climatiques. « La crise que nous connaissons aujourd'hui ne concerne que les migrants fuyant des zones de conflits. Ce n'est à rien à côté de celle qui nous attend lorsqu'arriveront les réfugiés climatiques, alerte Cécile Ramstein. On parle de 200 millions de personnes ! » L'enjeu prend corps, les intempéries mortelles qui viennent de secouer le sud de la France sont dans tous les esprits, même si on ne peut pas directement les imputés au réchauffement climatique. Donc la COP 21, tout le monde l'attend.
Une COP différente
Contrairement aux autres COP, de nombreuses réunions ont été organisées pour préparer la session du 30 novembre. Les associations sont sur le pied de guerre, certaines personnalités, comme Nicolas Hulot, postent même des messages à l'attention des dirigeants. Et nouveauté : le Conseil de sécurité de l'ONU s'empare pour la première fois du sujet. Pour l'occasion, 40 000 personnes seront présentes, dont 3 000 journalistes. Les chefs d'état seront présents dès les premiers jours.
Concernant le contenu même de la COP, là aussi, il y a du nouveau. L'accord en lui même sera compléter par un « agenda des solutions » pour vérifier l'avancée des mesures. Et depuis plusieurs mois, des contributions nationales spontanées sont déposées sur le site des nations unies. L'Union Européenne s'est ainsi engagée à baisser de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Tant et si bien qu'on peut aujourd'hui lire sur le site du gouvernement français:selon les premières estimations, l'ensemble des contributions nous placeraient sur une trajectoire en dessous des 3°. Bref, on constate plus d'engagement et de suivi pour cette COP 21. Donc oui, Céline Ramstein le dit doucement, mais dans un grand sourire « on peut être optimiste ! »
Raphaëlle Besançon (www.lepetitjournal.com/dublin), mercredi 14 octobre
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