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MARIA GRAZIA GIAMMARINARO - Experte de l’OSCE dans la lutte contre les trafics humains

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 septembre 2013

A Bucarest pendant toute la semaine, la représentante spéciale et coordinatrice de l'OSCE pour la lutte contre la traite des êtres humains, Maria Grazia Giammarinaro, a rencontré plusieurs secrétaires d'Etat (Intérieur, Justice, Affaires étrangères) ainsi que l'adjoint de la procureur générale de Roumanie, Codru? Olaru. But de la visite : faire le point sur la situation des victimes de trafics en Roumanie, et évaluer les actions de l'Etat et la coopération entre les ONG et les autorités, entre autres. 

Photo : Alfred Kueppers/OSCE

"Les derniers chiffres sont assez significatifs, même s'il reste évidemment beaucoup à faire. En 2012, il y a eu 427 condamnations en Roumanie, et 1041 victimes de trafics roumaines identifiées en Europe", détaille Maria Grazia Giammarinaro. A la fois énergique, grave et affable, Mme Giammarinaro est "l'experte" des trafics humains de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Installée dans les bureaux de l'ONG suisse Terre des Hommes ? dirigée en Roumanie par le Français Joseph Aguettant ? elle se dit confiante vis-à-vis de l'attitude des autorités roumaines : "Les secrétaires d'Etat que j'ai rencontrés ont été très à l'écoute, je suis persuadée qu'ils sont déterminés à poursuivre les stratégies mises en place en collaboration avec l'OSCE et d'autres organismes internationaux." Tout en estimant qu'en Roumanie, "il est essentiel d'impliquer davantage les associations et les ONG qui sont sur le terrain dans les politiques contre les trafics."

La pauvreté, racine du mal
Mais quelle est la situation actuelle des trafics humains en Europe, qu'il s'agisse d'exploitation au travail, d'exploitation sexuelle, de trafics d'enfants ou de trafics d'organes ? "Le Bureau international du travail estime qu'il y a actuellement environ 800.000 victimes de trafics humains dans l'UE", rappelle la représentante de l'OSCE. "Et dans le monde, c'est surtout l'exploitation au travail qui est en croissance. Ce sont des problématiques très complexes, les choses avancent lentement. (...) En termes de structure et de système de coopération, les outils sont en place, il faudrait néanmoins davantage de personnel formée pour que les victimes soient au centre de l'action policière, et mettre en oeuvre efficacement la législation sur la protection des victimes." Mais ce n'est que depuis le début des années 2000 que les trafics d'êtres humains sont effectivement considérés comme un fléau de société qu'il faut combattre. Le chemin à parcourir est encore long, même si des progrès indéniables ont été réalisés dans la prévention et la condamnation. Maria Grazia Giammarinaro conclut qu'"il faudrait davantage se rendre compte que les trafics humains sont aussi un problème social, et pas seulement une question pénale, juridique. (...) La racine de ce mal, c'est la pauvreté, la discrimination, l'exclusion sociale". 

Laurent Couderc (www.lepetitjournal.com/Bucarest) vendredi 13 septembre 2013

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 12 septembre 2013, mis à jour le 13 septembre 2013

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