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BUCAREST CENTENAIRE - Hélène Vacaresco

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Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 10 mai 2018

Le Petit.Journal.com de Bucarest publiera une série d’articles sur des personnalités roumaines qui ont marqué ces 100 dernières années. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la célébration du centenaire de la création de la Roumanie moderne. Nous découvrirons les grands noms de l’histoire roumaine qui ont eu des liens avec la France et sa culture. Nous commençons donc aujourd'hui par vous présenter une femme de lettres, impliquée dans la vie politique roumaine à l’étranger, Hélène Vacaresco, en roumain Elena Vacarescu, et qui reste dans l’univers franco-roumain comme la première femme ayant reçu le titre de membre d’honneur de l’Académie Roumaine.

 

Hélène Vacaresco

 

Née le 21 septembre 1864 à Bucarest, Hélène descendait de deux lignées de boyards de Valachie : de par sa mère, Eufrosina Falcoianu, ses origines remontaient jusqu’à l’époque du voïvode Michel le Brave. De par son père, le diplomate Ioan Vacaresco, elle faisait partie d’une famille renommée qui avait déjà donné trois poètes à la littérature roumaine : Iancu, Alecu et Ienachita.

 

Son apprentissage commence dans le foyer patriarcal, avec une gouvernante anglaise. En 1879, elle part à Paris pour continuer ses études, où elle prend des cours de littérature française, de philosophie et d’histoire. Hélène deviendra un des disciples de Sully Prudhomme et sa carrière littéraire débutera en 1886, avec le volume « Chants d’Aurore ». Pour ses poèmes, elle est lauréate de l’Académie Française.

 

Très tôt, Hélène fait la connaissance de la reine Elisabeth de Roumanie, connue sous le nom de plume de Carmen Sylva, qui a parrainé sa formation littéraire. De retour dans son pays natal en 1888, elle fait partie de la suite royale de la reine, en tant que première demoiselle d’honneur. Une année plus tard, deux événements marquent son existence : son « Rhapsode de la Dambovita » sera publié à Bonn, dans la traduction de Carmen Sylva ; de plus, la jeune poétesse recevra pour la deuxième fois, le prix de l’Académie Française.

 

C’est durant cette période qu’Hélène et le futur roi Ferdinand Ier tombent amoureux ; ils se fiancent en secret, mais, conformément au protocole, le successeur du trône se devait d'épouser une "égale" d'origine étrangère. Par l’intervention du roi Charles Ier et du Conseil de Ministres, cet amour impossible prend fin et la jeune femme est exilée.

 

Arrivée dans la capitale française, son activité littéraire est très dense et le folklore roumain triomphe dans la langue française. En ouvrant un salon littéraire franco-roumain, fréquenté par des grandes personnalités comme Marcel Proust ou Anatole France, elle commence un travail laborieux de médiation entre ces deux cultures. Ses traductions en français des œuvres de Mihai Eminescu, d’Octavian Goga ou de Lucian Blaga permettent aux Français de reconnaître le talent de ces auteurs et de découvrir le lyrisme roumain.

 

Cette « ambassadrice de l’esprit roumain » se montre un habile diplomate, au fait de l’actualité de son pays, qu’elle évoque souvent en France et dans toute l’Europe.  Durant la première guerre mondiale, elle milite pour la Grande Union de 1918. Hélène arrive à gagner à sa cause plusieurs personnalités françaises, ce qui lui permet de participer à de nombreuses conférences sur la paix après les deux Guerres mondiales, durant lesquelles elle plaidera pour l’unité nationale et la démocratie dans son pays. En 1919, elle devient déléguée permanente de la Roumanie à la Société des Nations, en qualité de secrétaire générale de l'Association Roumaine sur une durée de 20 ans. Hélène Vacaresco sera également présidente d’honneur de l’Académie Féminine de Lettres de Iasi, elle crée le Prix littéraire « Femina », devient membre de la Commission internationale de coopération intellectuelle de Genève, et sera un des fondateurs de la Maison Roumaine à Paris et du Département « Eminescu » de Nice. En reconnaissance de son activité, le ministre français, Aristide Briand, la fait nommer en 1925, chevalier de la Légion d’honneur.

 

Ana-Maria Roșca

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 10 mai 2018

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