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LEGISLATIVES 2017 – Charles-Henry CHENUT, candidat UDI : "mon quotidien, c'est défendre les droits des français d'Amérique latine"

Écrit par Lepetitjournal Bogota
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 2 juin 2017

Charles-Henry CHENUT est candidat aux législatives pour la 2e circonscription pour l'Union des démocrates et indépendants (UDI). Lepetitjournal.com vous propose de revenir sur ses motivations et projets.

Lepetitjournal.com/Bogotá : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Charles-Henry CHENUT : Je suis un français de l'étranger qui vote à Rio. Marié à une femme brésilienne, je suis père de deux jeunes enfants franco-brésiliens. Professionnellement, j'ai monté un cabinet d'avocats franco-brésilien, avec 5 bureaux dont 4 au Brésil. Nous sommes aujourd'hui 120 et mon quotidien, c'est défendre les droits des français d'Amérique latine. Je connais donc parfaitement les difficultés que traversent nos compatriotes : c'est ma vie professionnelle. J'ai aussi été pendant 15 ans, enseignant chercheur à l'Université, montant des accords de coopération entre la France et l'Amérique latine. L'enseignement et la francophonie sont deux chevaux de bataille essentiels pour moi. Enfin, depuis 15 ans, je suis conseiller du commerce extérieur de la France. J'ai été nommé par décret du premier ministre pour m'occuper des intérêts des entrepreneurs français, notamment en Amérique latine, mais aussi dans le monde. Cela a été le déclencheur de mon action politique. Car, en 15 ans de lobby auprès du gouvernement, je sais ce que l'on peut faire. L'action publique est possible et vertueuse, mais c'est un exercice qu'il faut maîtriser. Je fais cela depuis des années... C'est la raison de mon engagement en politique, avec une envie de contribuer au renouveau, de permettre à la société civile de s'exprimer, de redonner la parole aux citoyens : d'avoir une action de proximité et pragmatique . Agir concrètement. Faire autrement et davantage. 

Etre député de la 2ème circonscription, qu'est-ce que cela représente pour vous? Quels sont vos liens avec cette circonscription des français établis à l'étranger ? Et avec l'Amérique Latine ?

C'est une chance de mettre sous la lumière des Français de l'étranger. De nous donner de la voix à Paris. Nous sommes trop souvent des Français hors la loi, or la loi de la république s'applique à tous. Je veux mettre un terme aux discriminations de traitement dont nous sommes victimes. Un ami au Vénézuéla me disait un jour : "tu sais, il vaut mieux en France être un étranger qu'un français de l'étranger !" cela peut sembler choquant, mais il a raison. Mes liens avec l'Amérique latine sont anciens. Je parcours cette zone du monde depuis 15 ans, notamment à travers mon mandat de Président Amérique latine et Caraïbes des conseillers du commerce extérieur de la France Cela m'a permis de rencontrer beaucoup de monde, d'échanger, de partager et d'agir surtout auprès du gouvernement français pour défendre les intérêts des français localement implantés. En 15 ans de rencontres, je me suis fait un certains nombres d'amis qui sont devenus membres - très actifs ! - de mes comités de soutien. C'est pour moi un relais essentiel : conseillers consulaires, conseillers AFE, Présidents UFE, Présidents de chambre de commerce ou d'associations, acteurs de la société civile, parents d'élèves, entrepreneurs, etc. C'est avec eux que j'entends agir et mener mon mandat. Sans ces relais fondamentaux, l'action politique est impossible ou stérile. Le terrain d'abord.

Comment représenter les français établis à l'étranger depuis la France ?

J'exercerai 4 semaines à Paris pour siéger à l'Assemblée et exercer mon rôle de lobby auprès des instances françaises pour défendre nos intérêts. Puis 2 semaines en circonscription. Pour garder un lien permanent avec les français de la zone, je renforcerai mes actuels comités de soutien qui seront mes relais directs, mes informateurs, mes conseillers. C'est avec eux que j'entends coopérer en lien direct. J'envisage aussi de faire une permanence skype pour que chacun puisse me joindre. 

Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration,  etc.) ? 

Bien sûr rétablir une égalité de traitement entre nous et les français de l'hexagone : mettre un terme contre ces traitements discriminatoires dont nous sommes victimes. Quelques exemples : CSG/CRDS, certificats de vie, carte vitale, Identifiant National Etudiant, Maison du Handicap. Mais j'aimerais mener surtout deux actions prioritaires dans les pays ; un Plan ECOLE, réunissant l'ensemble des acteurs de l'offre éducative (lycée, allience, école FLAM, universités locales, etc) pour savoir ce que nous voulons pour nos enfants d'ici 15 ans. Dégager l'horizon et avoir une action concertée. Cela changera totalement la manière d'opérer : faire travailler tout le monde ensemble. Le mauvais génie français est que chacun avance dans son coin. Mon rôle est de fédérer les énergies, de rassembler les talents. Sans oublier dans ce plan école, le handicap et les pratique addictives (drogue et alcool). Un autre axe de travail est celui d'un Plan FRANCOPHONIE. Notamment sous l'angle entrepreneurial. Exemple : créer une bourse du travail francophone entre les anciens du lycée, entre autres, et la chambre de commerce. Inciter l'Alliance française à se rapprocher des entreprises pour former les salariés. Développer le numérique pour l'apprentissage et la formation en français. Bref, remettre la francophonie au c?ur des relations professionnelles. Les besoins sont très nombreux et l'impact est immédiat. Ce n'est pas une lutte contre l'anglais. Ne nous trompons pas de débat. C'est une promotion de la francophonie : 3ème langue la plus apprise et parlée au monde. Et puis, redonnons à la France son rayonnement et son rang.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant? Sur quel (s) plan (s) auriez-vous agi différemment ?

J'aurais agi plus directement pour défendre les intérêts des français d'Amérique latine. En matière de fiscalité, de réseau consulaire, entrepreneuriat. Je suis surpris que les débats aient été si peu portés à Paris sur nos problématiques. Je ne suis pas un politique, je viens de la société civile. Je suis entrepreneur. J'ai donc une vision et une façon de faire totalement différente. Agir concrètement, de manière concertée, sans dogme partisan. Un vrai renouveau ! Enfin.

Quelle est votre réaction face à l'élection d'Emmanuel Macron ?

Je suis un candidat de centre-droit. Investi par l'UDI, j'appartiens à la droite parlementaire. Mais l'élection d'E. Macron apporte un souffle nouveau. Je crois que l'ère où les grands partis s'affrontaient pour défendre leurs seuls intérêts - ignorant ceux des français -  est révolue. Je suis prêt à coopérer au rétablissement de la France si nos droits de français de l'étranger sont défendus. Sans compromission, ni reniement des principes qui ont forgé mon engagement politique. Les premiers pas à l'international du président sont prometteurs. Mais l'international, c'est aussi nous : français de l'étranger. J'aurais aimé, dans la composition du gouvernement, que les français de l'étranger, le commerce extérieur, la francophonie trouvent une place.

Propos recueillis par Delphine Thébaud, www.lepetitjournal.com/bogota, jeudi 1er Juin 2017

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Publié le 1 juin 2017, mis à jour le 2 juin 2017

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