Entretien à mi-mandat avec Stéphan Maigné, président du conseil consulaire

Quels ont été les temps forts de ces 3 première années en tant que président du conseil consulaire ? 

La fonction de président du conseil consulaire consiste en un travail régulier et engagé au quotidien. 

Avant toute chose, Il était important pour moi d’établir une relation de confiance et d’échanges d’informations régulier entre tous les élu.es, indépendamment de leurs couleurs politiques, et l’administration consulaire ainsi que l’Ambassade, afin de pouvoir consacrer tous nos efforts au profit de la communauté française de notre circonscription. Nous avons déposé nos demandes écrites en commun, tel la reprise des tournées consulaires à Hambourg ou l’élargissement des rencontres annuelles du réseau consulaire à Berlin. Nous avons réussi à établir de très bons liens avec l’Ambassadeur de France en Allemagne, M. François Delattre, qui porte une attention toute particulière à nos compatriotes en Allemagne et nous a soutenu dans nos initiatives en faveur de la petite enfance ainsi que dans nos démarches pour créer une filière SESB au Diesterweg Gymnasium.   

Concernant les affaires courantes, nous pouvons compter sur l’appui et l’excellent travail du Consul à Berlin, de son homologue à Hambourg ainsi que de tous les agents consulaires, ce qui a permis de trouver des solutions rapides de certains cas d’urgence. 

Apprendre à connaitre et respecter ses interlocuteurs est pour moi la base de mon travail en tant que président du conseil consulaire. 

Je suis très heureux que la préparation commune des élections présidentielles et législatives ait permis de réduire considérablement les longues files d’attentes que nous avons connu par le passé. De part ma fonction, ce fut pour moi également l’occasion de pouvoir parrainer un candidat à l’élection présidentielle. 

Enfin, après des années de combats de mes collègues, notre présence et le dépôt d’une gerbes des élu.e.s lors des cérémonies officielles des commémorations du 8 mai et du 11 novembre semble être institutionnalisés. 

Quels sont les sujets qui ont été le plus souvent abordés en conseil consulaire ? 

L'année est rythmée par plusieurs conseils consulaires. 

Depuis 2 ans, nous débutons au mois de janvier par le rapport annuel sur la situation des circonscriptions consulaires de Berlin et de Hambourg et le bilan de l’activité consulaire dans le Nord et l’Est de l’Allemagne. Nous pouvons constater qu'actuellement, seulement 25.705 Françaises et Français sont inscrit sur le registre des Français de notre circonscription et 26.285 sur la liste électorale (LEC) soit presque 15.000 personnes de moins que les autorités allemandes comptabilisent. Cela est vraiment regrettable, car les chiffres auxquels l’administration à Paris aura accès pour déterminer les besoins financiers du poste ne correspondent pas à la demande réelle de nos concitoyens. Ainsi, en 2023, un nouveau record de demandes et de délivrance de passeports et cartes d’identités a été établis avec 9.533 titres sur notre circonscription avec un temps d’attente bien inférieur à l’administration berlinoise. Malheureusement, le nombre d’agents consulaires ne suffira pas pour faire face à une demande de plus en plus accrue. Depuis 2022, la prise de rendez-vous se fait dans l’application TROOV afin d’accélérer le processus. 

Il est d’ailleurs intéressant de constater que plus de 30 % de nos compatriotes sont des binationaux de naissance ou par adoption de la nationalité allemande. 

Les mois d’avril et octobre ont lieu les conseils qui sont consacrés aux bourses scolaires pour les élèves scolarisés à l’école Voltaire à Berlin ou à l’école française de Hambourg, afin de soutenir les familles les plus démunies face aux frais de scolarisation. A ce jour, 24 élèves ont bénéficié d’une bourse. Il est important que toutes les nouvelles familles connaissent ce système de soutien financier et déposent les dossiers au service social de l’ambassade dans les délais impartis 

En fin d’année, vers le mois de novembre, se tient le conseil STAFE pour l’attribution de subventions à des projets dont l’objet est de nature éducative, caritative, culturelle, l’insertion socio-économique, l’écologie et l’égalité entre les femmes et les hommes. A savoir que le montant sollicité par projet doit être inférieur ou égal à 25 000 € et ne doit pas dépasser 50% du coût du projet. Pour la campagne 2023 6 projets avaient été retenus par le conseil. Malheureusement, uniquement 4 projets ont été validés par la commission consultative à Paris. Il est regrettable que la commission ne respecte pas toujours les recommandations du conseil.  

Finalement, j'ai souhaité que soit tenu un conseil consulaire dédié entièrement à l’éducation et aux écoles primaires et secondaires de Berlin et Hambourg afin de réunir les différents interlocuteurs et faire face à la demande croissante de scolarisation à l’école Voltaire ou des SESB à Berlin. Le constat reste le même depuis des années, les établissements scolaires n’arrivent pas à faire face à la demande croissante de scolarisation à Berlin, les listes d’attentes sont longues (plus de 100 élèves pour l’école Voltaire) et les familles n’ayant pas réussi à trouver une place sont frustrées et démunies. Il est vraiment déplorable et inadmissible que le parcours scolaire d’un enfant soit déterminé par un tirage au sort. 

Qu'aimeriez-vous voir évoluer lors de la deuxième moitié de votre mandat ? Quels sont les objectifs pour les 3 prochaines années ? 

Conformément au décret n° 2021—691 du 31 mai 2021, la présidence du conseil consulaire est fixée part un mandat d’une durée de 3 ans et prendra fin en juin 2024.  Les conseillères et conseillers de notre circonscription auront la possibilité d’élire un nouveau président ou d’accorder leur confiance au sortant pour le reste du mandat jusqu’en mai 2026. 

Pour le reste de mon mandat, je tiens à poursuivre mon engagement pour une ouverture d’une nouvelle filiale SESB au Diesterweg Gymnasium. Grâce au travail des parents et du directeur de l’école, les démarches intensives de ces dernières années que nous avons accompagnées et soutenu activement auprès du sénat de Berlin semblent enfin aboutir, la sénatrice ayant donné son accord de principe en début d’année.  

Afin de remédier au manque de classes de l’école Voltaire, et l’établissement n’ayant pas assez de fonds propres pour prendre en charge le projet d’agrandissement, il me semble nécessaire de changer les textes de loi pour permettre aux établissements en gestion directe de pouvoir solliciter des crédits. A l’occasion de la venue de l’actuel premier ministre à Berlin le 5 février 2024, j’ai eu l’occasion de lui rappeler l’importance de l’investissement de moyens financiers dans les écoles et d’adapter les textes pour donner la possibilité de contracter un crédit. 

Même si la reprise de 3 tournées consulaires par année à Hambourg est un grand pas, surtout en vue du nombre limité d’agents consulaires pour effectuer ces démarches, j’aimerais qu’au moins une tournée supplémentaire puisse être effectuée dans une autre ville comme par exemple Dresde ou Brême ce qui permettrait à nos concitoyens à mobilité réduite de faire la démarche sur place sans devoir se rendre à Berlin.  

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