Les autorités de 49 provinces thaïlandaises ont déclaré ces derniers jours le masque facial obligatoire pour lutter contre la propagation du coronavirus Sars-Cov-2, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 20.000 bahts (526 €).
La Thaïlande se démène depuis le début du mois avec une troisième poussée épidémique de coronavirus et a dû imposer un certain nombre de restrictions comme la fermeture des bars et lieux de divertissement nocturne, l’interdiction de vendre de l’alcool dans les restaurants ou encore limiter les horaires d’ouverture des centres commerciaux et magasins de proximité.
Là-dessus, trente et une des 77 provinces du royaume ont également rendu obligatoire le port du masque la semaine dernière et, depuis, plusieurs autres autres les ont imitées, dont la capitale Bangkok. Dimanche, le nombre de provinces thaïlandaises imposant le port du masque facial était de 49, dont 8 dans le Nord (Chiang Rai, Chiang Mai, Lamphun, Tak, Phetchabun, Lamphun, Sukhothai, Uttaradit), 14 dans le Nord-est (Amnat Charoen, Buriram, Chaiyaphum, Khon Kaen, Loei, Maha Sarakham, Mukdahan, Nakhon Phanom, Nong Khai, Si Sa Ket, Surin, Ubon, Ratchathani, Udon Thani, Yasothon), 4 dans l’Est (Chon Buri, Chanthaburi, Prachin Buri, Trat), 12 dans le Centre (Ayutthaya, Bangkok, Kanchanaburi, Lop Buri, Nakhon Pathom, Nonthaburi, Phetchaburi, Prachuap Khiri Khan, Samut Prakarn, Samut Sakhon, Saraburi, Suphan Buri), et 11 dans le Sud (Ranong, Phuket, Phangnga, Surat Thani, Nakhon Si Thammarat, Narathiwat, Pattani, Satun, Songkhla, Trang, Yala)
A Bangkok, le gouverneur Aswin Kwanmuang a annoncé dimanche la nouvelle mesure qui doit entrer en vigueur lundi. Comme dans les 48 autres provinces, toute personne interpelée pour non port du masque facial dans l’espace public est passible d'une lourde amende pouvant aller jusqu’à 20.000 bahts en vertu de la loi sur les maladies transmissibles (Communicable Disease Act).
La veille, l'administration de la capitale thaïlandaise avait ordonné la fermeture des parcs publics de la ville, divers lieux culturels et sportifs à compter de lundi jusqu'au 9 mai au moins.
Les autorités thaïlandaises ont par ailleurs fait savoir qu’elles comptaient resserer les restrictions sur le voyage.
La quarantaine pour toutes les arrivées a été étendue à 14 jours, contre 10 jours auparavant, jusqu'à ce que la situation s'améliore, a déclaré un responsable du ministère de la Santé.
La Thaïlande va également ralentir la délivrance de documents de voyage pour les ressortissants étrangers en provenance d'Inde en raison de l'épidémie d'un variant du coronavirus appelée B.1.617 qui y sévit actuellement, a déclaré Taweesin Wisanuyothin, porte-parole du centre de gestion de la situation du Covid-19 (CCSA).
"Pour les étrangers en provenance d'Inde vers la Thaïlande, pour le moment, nous allons ralentir les choses", a-t-il indiqué, soulignant toutefois que 131 ressortissants thaïlandais en Inde déjà enregistrés pour voyager au mois de mai seront autorisés à entrer dans le pays.
Les autorités sanitaires thaïlandaises ont signalé dimanche 2.438 nouveaux cas d’infection au coronavirus et onze nouveaux décès, portant le bilan de cette nouvelle épidémie à un peu plus de 26.000 infections et 46 morts en seulement 25 jours.
Au total, depuis l’apparition du coronavirus dans le royaume en janvier 2020, la Thaïlande a déploré 140 décès, ce qui en fait l’un des nombreux pays à afficher un taux de mortalité due au Covid-19 très bas voire quasi nul.
Plus des trois quarts (78%) des décès dus au Covid-19 sur la planète proviennent du continent américain (49%) et d’Europe (29%), deux régions qui comptent pour un cinquième de la population mondiale. L'Organisation Mondiale de la Santé nous a indiqué le mois dernier ne pas avoir mené jusque là d'étude systématique pour déterminer les raisons de tels écarts.
Rassurer les Thaïlandais
Vendredi, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha a tenu à rassurer les Thaïlandais dans un discours télévisé, soulignant que le pays disposait de plus de 28.000 lits et suffisamment de médicaments pour traiter les malades.
Dès les premières heures de l’épidémie, le protocole de soin de la Thaïlande préconisait que tout cas d’infection soit pris en charge et traité si nécessaire avec, dans les premiers stades de la maladie, de la chloroquine en première intention et un antibiotique ou un antiviral. Si un an plus tard, le 28 janvier 2021, la chloroquine a été remplacée par l’antiviral Favipiravir, la prise en charge systématique des cas positifs des malades du Covid-19 demeure en vigueur.
Même si elle entend vacciner plus de la moitié de sa population d’ici la fin de l’année, la Thaïlande avance prudemment dans l’homologation et le déploiement des vaccins - en janvier, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha avait assuré que les Thaïlandais ne seraient pas des "cobayes".
Le chef du gouvernement, vendredi, a toutefois promis que le royaume se procurerait davantage de vaccins pour vacciner 50 millions de Thaïlandais d'ici la fin de l'année - un peu moins d'un million de personnes ont été vaccinées jusqu’ici dans ce pays d’un peu moins de 70 millions d'habitants.
La Thaïlande a en effet annoncé ces derniers jours vouloir se procurer 5 à 10 millions de doses du vaccin américain Pfizer, 5 à 10 millions du vaccin russe Sputnik V, tandis que 500.000 nouvelles doses de CoronaVac du laboratoire chinois Sinovac Biotech viennent d’être réceptionnées.
Cela doit venir s'ajouter aux commandes préexistantes de 61 millions de doses à produire localement d'AstraZeneca et de 2,5 millions de doses de CoronaVac.