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Franck Riester, à Turin : « Ces échanges avec nos compatriotes sont essentiels »

Profitant de son déplacement au G7 Environnement organisé à Turin les 29 et 30 avril, Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'étranger est venu à la rencontre de la communauté française d’Italie. Un cocktail organisé en son honneur à la Camera – centro Italiano per la Fotografia, a réuni certains conseillers consulaires, représentants d’associations et autres membres de la communauté, en présence de Cyril Blondel, ministre conseiller de l’ambassade de France à Rome, François Bonet, consul général de France à Milan et Emanuele Chieli, consul honoraire compétent pour le Piémont. Une occasion pour Lepetitjournal.com, de l’interviewer.

Franck Riester à TurinFranck Riester à Turin
Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'étranger, à Turin ce lundi
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 30 avril 2024, mis à jour le 2 mai 2024

Quel bilan tirez-vous de cette journée du G7 Environnement ?

Ce G7 est une étape importante pour notre diplomatie climatique, aux côtés du ministre Christophe BECHU. Notre présence visait d’abord à marquer l’ambition portée par le Président de la République Emmanuel Macron et par le Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères Stéphane Séjourné de mener une un travail ambitieux et concret en la matière. Et pour affirmer cette ambition, le format du G7 me paraît particulièrement pertinent : nous l’avons vu en 2023, avec le communiqué ministériel du G7 à Sapporo, les travaux du G7 donnent le ton des négociations climatiques pour le reste de l’année. 

De notre point de vue, l’objectif est triple : d’abord, œuvrer pour une élimination progressive du charbon d'ici à 2030 dans la zone OCDE, et d'ici à 2040, dans les autres pays. C’est l’horizon que recommandent à la fois le GIEC et l’Agence internationale de l’Energie. Cela, la France s’est engagée à le faire dès 2027. Ensuite, planifier la transition de sortie du pétrole et du gaz naturel. Le défi est immense et les échéances seront sans doute différentes mais c’est nécessaire. Enfin, nous devons envoyer des signaux aussi clairs et ambitieux que possibles afin de créer la dynamique qui permettra de s'assurer que nous nous placerons sur une trajectoire compatible avec l’objectif 1.5°C.

Ces objectifs, ils sont en ligne les engagements pris à la COP28 sur la transition des énergies fossiles, et ils sont indispensables pour ne laisser planer aucun doute sur l’interprétation du consensus des Emirats. Il y va de la crédibilité même du G7 et de notre influence sur la communauté internationale. De ce point de vue, nous sommes pleinement satisfaits des échanges que nous avons tenus tout au long de cette journée.
 

Il s’agit de votre premier déplacement à la rencontre de la communauté française vivant en Italie depuis votre nomination en février dernier. Quel message souhaitez-vous transmettre ?

Je sais à quel point la proximité culturelle entre la France et l’Italie permet aux quelques 20 000 inscrits sur le Registre des Français de l’étranger de s’épanouir pleinement, et d’autant plus ici, dans le Piémont, où la proximité géographie rend la région particulièrement attrayante.

Cette proximité culturelle dont je parle, elle est en grande partie due à toutes les institutions françaises basées en Italie qui y participe grandement : les lycées français, les Alliances françaises comme celle de Turin dont j’ai pu rencontrer le Président, et toutes les démarches associatives. Tout comme les conseillères et conseillers consulaires, elles sont des relais indispensables du partage de culture, de valeurs qui font toute la spécificité de l’amitié franco-italienne. En tant que ministre, moi et mon administration continuerons à soutenir ces institutions et ces initiatives.  C’est ce que je suis venu leur dire ce lundi soir, directement. Ces échanges avec nos compatriotes, lors de me déplacements, sont essentiels.

 

communauté française à Turin

 

Vous êtes le troisième ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'étranger en 4 ans. Quelles sont vos priorités, notamment à l’égard des Français d’Italie ? La question des retraités français résidant en Italie et de la convention fiscale bilatérale qui joue en leur défaveur, en fait-elle partie ?

Je fais miennes toutes les priorités de nos concitoyens résidents à l’étranger. Et effectivement, depuis ma prise de poste, cette question fiscale italienne m’a été remontée.
Cette convention fiscale avec l’Italie prévoit, dans les faits, une imposition partagée de ces pensions de retraite entre la France et l’Italie. Il y a donc une obligation de déclaration de ces revenus auprès de l’administration fiscale italienne. Le fonctionnement de cette convention n’a peut-être pas, par le passé, été assez explicité à nos concitoyens en Italie. C’est pourquoi nous avons mis en ligne sur les sites internet de l’ambassade et des administrations fiscales françaises et italiennes des explications claires sur ce sujet. Le consulat général à Rome a également organisé une réunion d’information sur le thème de la fiscalité le 6 décembre 2023 au Palais Farnèse.

Demeure la question de l’annulation des redressements, auxquels nos concitoyens sont parfois dans l’impossibilité de faire face. Mon ministère est parfaitement sensibilisé à cette situation et un travail de recensement des Français de l’étranger a été mené par notre poste à Rome, faisant apparaitre quelques dizaines de cas.
C’est sur la base de ce travail et de ces retours chiffrés qu’un dialogue va être établi entre la Direction Générale des Finances publiques (DGFIP) et l’administration fiscale italienne qui a déjà procédé récemment à des annulations de redressements.

 

Et pour le renforcement des liens économiques franco-italiens, déjà solides ?

Je parlais plus tôt de la proximité culturelle entre français et italiens, mais nous sommes également des partenaires économiques majeurs : nous comptons à nous deux 127 millions de citoyens européens et nos économies représentent 30% du PIB de l'Union européenne. C’est l’incarnation parfaite du partenariat économique franco-italien, renforcé avec le traité du Quirinal

Un partenariat que je continuerai d’ailleurs à soutenir pour qu’il puisse se développer de la meilleure des manières, dans plusieurs secteurs. Je pense par exemple aux filières de la Tech en Italie, qui sont très prometteuses et en plein développement avec quelque 15 000 startups et 68 000 emplois. Grâce à cet écosystème solide de PME et de startups innovantes, les différentes coopérations mises en place, nous pouvons envisager un accroissement des partenariats et des projets communs, des investissements croisés et des participations aux programmes technologiques européens.

 

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